By Expedia Team, on February 11, 2019

Parcours artistique à Tolède

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À moins d’une heure en train de Madrid vous attend l’auguste Tolède, cité à la fois historique et culturelle. Voyager en terre tolédane, c’est s’immerger dans l’Histoire. Vous franchirez les frontières du temps pour découvrir les secrets d’une ville légendaire, inscrite au patrimoine mondial en 1986.

Parcours à Tolède : une approche historiquen
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Beaucoup subsiste de cette Tolède austère et introvertie, avec ses sombres ruelles labyrinthiques et ses murs interminables taillés dans la pierre dure. Vous y respirerez les parfums d’histoire d’une ville qui fut autrefois la capitale de l’Espagne, conformément aux desseins impériaux de Charles Ier.

C’est en effet sous son règne que furent érigées certaines des constructions majeures de la ville. Parmi ces joyaux, citons l’Hospital de la Santa Cruz, le célèbre Alcázar, la Puerta Nueva de Bisagra et une myriade de petits édifices religieux. Tous se distinguent par la délicatesse de leur conception plateresque.

La royale inclination fut cependant de courte durée, puisque le fils du monarque, devenu roi Philippe II, décida de déplacer la cour en terre madrilène. Cela le rapprochait de l’Escurial où il était résolu à bâtir sa résidence pharaonique.

Indifférente aux caprices monarchiques des rois catholiques, la ville s’était convertie en un lieu de coexistence entre chrétiens, juifs et musulmans. Elle est connue, aujourd’hui encore, comme ” la ville des trois cultures “, en référence aux valeurs telles que la tolérance et le respect de la diversité qu’elle symbolise, même si l’on ne peut oublier l’expulsion des Juifs sépharades par les Rois catholiques.

Tel est le contexte dans lequel entra en scène, en 1577, un artiste exceptionnel. Aussi brillant que présomptueux et hautain, Le Greco arriva, animé de l’ambition de devenir le peintre de cour de Philippe II. Mais il n’atteignit pas son objectif. Le roi, dans sa grande piété, jugea ses œuvres plus humaines que divines, et les rejeta complètement.

L’artiste resta néanmoins lié à Tolède pour le reste de sa vie. Nous vous proposons à présent de visiter cette ville merveilleuse, qui regorge de tant de lieux marqués par l’empreinte de ce génie.

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Tolède sur les traces du Greco
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En réalité, on sait peu de choses corroborées concernant la vie du peintre dans la ville castillane. Il avait précédemment vécu à Rome et à Venise, où son art avait su séduire les mécènes, comme en témoigne le Palais Farnèse à Rome.

En revanche, son séjour dans la ville espagnole est mal documenté. On ne dispose pratiquement que de documents ayant trait à des différends entre Le Greco et des personnes ayant commandé des œuvres. Le motif ? Généralement un défaut du paiement convenu.

Disons simplement que, confronté à divers problèmes, Domínikos Theotokópoulos décida de s’installer dans la ville du Tage. Tolède fit partie intégrante de sa vie jusqu’à son dernier jour.

### Les premières œuvres du Greco

Ne manquez pas les premières peintures qui conduisirent notre illustre artiste à s’établir dans la ville. Celles-ci furent commandées par le fils du doyen de la cathédrale de Tolède. Il devait créer des œuvres dans le Couvent de Santo Domingo el Antiguo.

Le bâtiment, datant du VIe siècle, fit l’objet de plusieurs rénovations. En raison de son architecture caractérisée par sa simplicité mudéjare, il a été déclaré Bien d’intérêt culturel. Dans cet espace, le maître laissa son empreinte sur le retable de l’autel central et les deux retables des autels latéraux.

Trois œuvres originales y sont ainsi conservées : Saint Jean-Baptiste, Saint Jean L’Évangéliste et la Résurrection du Christ. Le fait est que c’est ce même monastère qui, quelques années plus tard, sera le lieu de sépulture de la dépouille mortelle du Greco.

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Mais n’allons pas trop vite en besogne et intéressons-nous à la deuxième commande de Luis de Castilla. Il s’agit de l’Expolio, illustrant le partage de la tunique du Christ, une peinture destinée à honorer la sacristie de la cathédrale qui était appelée à conserver une précieuse relique : un morceau du manteau porté par Jésus avant sa crucifixion.

Ces toiles dévoilent un talent arrivé à maturité. L’intensité et l’acidité de la pigmentation s’imposent, ainsi qu’une assurance inébranlable dans l’occupation de l’espace.

La maîtrise des clair-obscur et la conception des personnages révèlent un artiste sûr de lui. Il est maître de sa technique, où les représentations humaines apparaissent allongées et éthérées, dans des compositions pleines de dynamisme et de vie.

Le Greco rencontra maints problèmes avec les responsables de la cathédrale pour se faire payer son dû. Malgré cela, la qualité de son travail lui permis de trouver de nouvelles opportunités de valoriser son art.

Elles lui vinrent de membres de la haute société qui firent appel à son rare talent pour immortaliser leur portrait ou décorer les églises et autres chapelles qu’ils parrainaient. Il subsiste de cette époque l’un de ses chefs-d’œuvre, L’enterrement du comte d’Orgaz.

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### La maison du Greco à Tolède

C’est peut-être à ce moment-là qu’il s’installa dans l’une des propriétés du marquis de Villena. Il convient en effet de noter qu’il n’existe aucune certitude quant à l’emplacement où se trouvait véritablement la résidence du peintre.

Aujourd’hui, vous pouvez visiter le musée du Greco, également appelé maison du Greco. En fait, cette propriété a été acquise au début du XXe siècle. Son emplacement est très proche de l’habitation du maniériste qui a disparu dans un incendie.

Le bâtiment du quartier juif a été restauré et décoré avec des meubles d’époque. Il abrite un collection des œuvres de l’artiste : L’Apostolat, les portraits des Covarrubias, Le Rédempteur ou encore Vue et plan de Tolède.

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### Le Quartier de la Judería

Profitant de la situation du musée, le moment est venu de vous promener dans l’une des zones historiques les plus importantes de Tolède, le quartier juif. C’est ici que les Juifs les plus riches de la ville résidèrent jusqu’à leur expulsion.

Il est bien agréable pour le voyageur de partir à la recherche des azulejos ornés de symboles hébraïques qui jalonnent le parcours. Ils servaient à délimiter le périmètre de la Judería, qui enserre encore ces maisons et palais qui nous donnent une idée du statut social de la communauté sépharade au sein de la société de l’époque.

Une visite incontournable s’impose : la synagogue Santa María La Blanca, pure merveille du XIIe siècle. Son intérieur agencé de façon exquise, avec ses piliers et ses arches, lui donne des airs de mosquée. Désormais propriété de l’église, aucun culte n’y est plus pratiqué et elle est ouverte au public.

À la découverte de Tolède
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En tant que voyageur, sachez que Tolède est une ville qui se prête bien au fait que chaque visiteur conçoive son propre itinéraire. Si les parcours diffèrent au gré des fantaisies du marcheur, tous ont en toile de fond la silhouette élancée et le regard onirique de ce grec extraordinaire et hédoniste.

Ne manquez pas de vous perdre avec bonheur dans les rues étroites, et n’hésitez pas à vous en écarter pour y contempler la vue sur la ville depuis l’autre rive du Tage. Ce n’est évidemment qu’une suggestion. Une escapade à Tolède sera toujours une valeur sûre pour des vacances culturelles réussies. Vous ne serez pas déçu.

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