By Expedia Team, on October 13, 2014

La traversée du Canada à moto de Florent

Florent vient de terminer un incroyable roadtrip moto à travers le Canada. Parti de St John’s en Terre-Neuve, il a traversé ce pays continent pour arriver à Vancouver en faisant quelques détours aux Etats-Unis. 20000 kilomètres, 10 provinces canadiennes, 7 états américains!

La rivière Churchill asséchée par un barrage

Qui êtes-vous ? Je suis un jeune français de 26 ans, originaire de Marseille dans le Sud de la France. Autrement dit, j’étais plus habitué à la plage, au soleil et aux cigales qu’aux icebergs, aux ours et aux steppes glacées ! Passionné depuis toujours par la moto, c’est pour moi bien plus qu’un moyen de déplacement mais un vrai symbole de liberté. Alors, dès que j’ai pu coupler cela à cette envie dévorante de découvrir le monde…

Comment est née l’idée de ce voyage ? Après la pluie, il ne peut qu’y avoir du beau temps ! Une (trop) longue période de chômage en France et des perspectives peu enthousiastes ont fini par me donner le courage de décider d’aller tenter ma chance au Canada grâce au programme visa vacances-travail. Mais dans le titre il y a aussi ” vacances ” et quitte à faire 5 000 km en avion, il m’était inconcevable de simplement m’installer dans une ville et de ne plus en bouger. Il fallait que j’en vois plus, que j’en découvre plus. Le Canada est grand, très grand. Et avec assez peu de transports en commun… La moto est donc apparue comme une évidence !

Osoyoos Lake dans le désert de la Colombie-Britannique

McArthur Lake dans les Rocheuses

Le roadtrip en pratique : itinéraire, logements, alimentation… ? Le périple s’est bâti au fil des envies, des impératifs logistiques et météo, des formalités administratives… Atterrissage à Montréal pour des raisons de coûts, puis une grande boucle en traversant le Québec, le Labrador et Terre-Neuve en premier car inaccessible plus tard dans l’année ! Vint ensuite la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-Brunswick mais aussi le Vermont, le New Hampshire, le Massachusetts, Rhode Island, le Connecticut et l’Etat de New York afin de découvrir New York City et Boston. Puis les plaines avec l’Ontario, le Manitoba, le Saskatchewan et l’Alberta, avant de traverser les Rocheuses et rejoindre la Colombie-Britannique et atteindre la ligne d’arrivée sur Vancouver Island. Pour des raisons de coûts mais aussi de philosophie, le logement fut le plus souvent sous la tente. J’ai néanmoins eu recours à du Couchsurfing régulièrement, mais aussi à de bonnes âmes rencontrées sur la route ou encore des amis déjà présents sur place. Les Auberges de Jeunesse sont aussi une très bonne solution : peu onéreuse, il y en a absolument partout au Canada et permet de faire de belles rencontres ! Pour le reste, équipement de camping et de moto complet mais aussi outillage malheureusement souvent utile. Appareil photo et caméra de rigueur et une bonne préparation mentale pour endurer des boites de conserves pendant 5 mois !

New York depuis le Brooklyn Bridge

Sur la route 389 vers le Nord

Pour quel budget ? Je dirais aux environs de 4 000 € pour les 5 mois, incluant alimentation, essence, logements potentiels et faux-frais touristiques. C’est bien évidemment variable en fonction de tout un chacun et je n’inclus pas ici le prix du véhicule en lui-même et les pannes et réparations possibles sur la route.

Les pistes, c’est salissant !

Le parc Watkins Glen dans l’état de New York

Les difficultés principales ? La principale difficulté avec un grand ” D ” est la solitude. Ce n’est pas un problème en soit, mais cela peut-être une circonstance terriblement aggravante de n’importe quel souci, aussi insignifiant qu’il puisse être au départ. Tout d’abord, tout le monde n’est pas habitué à être seul. Ça s’apprend. Et puis sur 5 mois, le voyage n’est pas toujours rose et personne ne viendra vous réconforter sur la route (pas forcément vrai, certaines rencontres peuvent être diablement bénéfiques, je vous les souhaite de tout cœur !). Car le Canada a une superficie 22 fois supérieure à la France pour 2 fois moins d’habitants. Ce qui nous donne 3 habitants au km². Qui plus est, la grande majorité est massée au bord de la frontière avec les Etats-Unis… La préparation du voyage doit tenir compte de ces difficultés potentielles et tâcher d’y palier avant même votre départ. Une casse mécanique sur une piste sans réseau téléphonique et à 100 km de la prochaine ville vous demandera certaines connaissances et outils adaptés. Se perdre sur une route sans panneaux vous demandera de savoir lire une carte et une boussole. Enfin, le camping peut-être magique mais l’omniprésence d’une vie sauvage environnante vous demandera certaines précautions IN-DI-SPEN-SA-BLES à votre sécurité. Un ours c’est mignon, mais de loin uniquement ! Dernière chose : un minimum de condition physique ne sera pas négligeable sur le parcours. J’ai malheureusement eu à pousser la moto chargée de tous mes sacs sur une piste de gravier et mes bras s’en souviennent encore !

Au Canada, même en été, on est pas à l’abri d’un peu de neige

Ce que vous avez préféré ? Question terriblement difficile et subjective ! Je dois confesser 3 coups de cœur. Le premier fut à la sortie du Labrador après 1 500 km de pistes dans les steppes, je vis l’océan apparaitre face à moi… et quatre ou cinq icebergs flottant nonchalamment dans la baie. C’était ma première rencontre avec ces mastodontes et cet instant reste gravé comme une énorme claque d’exaltation et de satisfaction. J’y étais et je vivais mon rêve. Ma région préférée doit cependant être la Nouvelle-Ecosse. Formidable territoire entre terre et mer… C’est d’une beauté indiscutable et le calme et l’atmosphère paisible qui y règne est simplement divine. Sans doute mon côté méditerranéen qui y retrouve un peu de chez lui ! Puis les Rocheuses. Comment ne pas les citer ici. Si vous prenez la peine de sortir des villes d’accueil touristique vous découvrirez un monde de grandeur et d’enchantement. Les cartes postales ne mentent pas ! Et elles ne montrent qu’une fraction de ce qui y est réellement offert…

Grand Nord, iceberg et carte postale

L’Okanagan Valley en Colombie-Britannique

Et si c’était à refaire ? Je repartirais tout de suite ! Plus sérieusement, je ne changerais pas grand-chose. J’ai eu la chance d’avoir un parcours exempt de gros problèmes qui m’a permis d’arriver au bout sain et sauf. Allez, si on doit chercher la petite bête, si c’était à refaire je prendrais une moto avec une meilleur assise ! 20 000 km c’est long, autant ne pas négliger son fessier !

Vous pouvez retrouver Florent sur sa page Facebook Caribou Lol